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d’avec un autre, il faut d’abord connaître cet objet, cet objet, dis-je, et non pas un autre, c’est-à-dire qu’il faut déjà l’avoir distingué d’un autre ; de sorte que la détermination de la différence, ou la définition, suppose une opération antérieure semblable à elle, et qu’expliquer la science par la définition, c’est expliquer à-peu-près le même par le même.

Telle est la marche de cette discussion imparfaite peut-être, mais encore si intéressante, puisqu’elle présente les premiers essais de l’esprit humain d’un côté pour appuyer la certitude et la science sur une base purement logique, et de l’autre pour en démontrer l’impossibilité. D’autres temps, un autre langage, une autre scholastique, d’autres débats. Mais celui qui, avec le talent de se placer dans le point de vue des différens siècles et de comprendre leurs différens langages, aura le courage de s’en-