tout faux jugement se résout dans une méprise, et par conséquent tout jugement vrai dans la relation de l’opinion à son objet. N’est-ce pas là la théorie de Locke, qui considère le jugement comme un rapport de convenance ou de disconvenance, de conformité ou de dissemblance de l’idée qui est dans l’esprit avec son objet extérieur ? Platon répond comme Reid : Si tout faux jugement est une méprise, si tout jugement vrai l’est à ce titre seul que l’idée dans l’esprit est conforme à son objet sensible ; qui découvre cette méprise, qui atteste cette conformité ? Ce n’est pas l’original qui condamne ou absout la copie, puisque c’est par cette copie seule que nous soupçonnons l’existence de l’original. En tout cas, si nous affirmons dans le jugement la fidélité ou l’infidélité de la copie, il faut que nous ayons vu d’abord l’original pour prononcer que l’idée que nous nous en formons est une copie, et une copie fidèle ou non. La connaissance de
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