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Oui sans doute tout est contradiction, changement, révolution dans ce monde, mais dans le monde des phénomènes et dans celui de la sensation. Mais n’y a-t-il que des phénomènes dans la nature ? N’y a-t-il que des sensations sur le théâtre de la conscience ? Dans cette nature extérieure, le mouvement et le changement ne sont-ils pas soumis à des lois auxquelles nous élève successivement une sage induction, ou à des lois plus générales encore qu’atteint, prévoit et mesure le calcul ? Sous cette action infinie de forces diverses ne se cache-t-il pas une force absolue qui crée, soutient, embrasse toutes les autres, et en est à-la-fois la cause, la raison et le lien harmonique ? Et dans la conscience de l’homme, n’y a-t-il pas, en opposition avec les impressions passives des sens, une force personnelle qui s’en sépare, reconnaît et proclame elle-même son indépendance ? La volonté n’est pas fille de la sensation, elle en est la rivale, et elle