la-fois. Comme extérieur, c’est un mouvement de translation qui fait passer les choses d’un lieu à un autre, ou les fait tourner sur elles-mêmes. Le mouvement intérieur est un mouvement d’altération qui décompose leur organisation et leurs formes, et les renouvelle sans cesse ; convertit, par des dégradations insensibles, le blanc en noir, le jeune en vieux, et toujours de même à l’infini. Or, tout participe de ce double mouvement ; de sorte que tout change de lieu, et s’altère en même temps. Tout changeant et s’altérant donc à-la-fois, on ne peut fixer, même par la parole, l’état de ce qui change et s’altère sans cesse, et la perpétuelle mobilité de toutes choses s’oppose même à la détermination des mots. Dans ce système, il n’y a plus lieu à aucune appellation positive. Oui et non, ceci ou cela, et de cette manière, dit Platon, n’ont plus d’emploi légitime dans les langues humaines ; la seule expression qui leur reste est rien et d’aucune manière. Chose
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/398
Cette page a été validée par deux contributeurs.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b8/Platon_-_%C5%92uvres%2C_trad._Cousin%2C_I_et_II.djvu/page398-1024px-Platon_-_%C5%92uvres%2C_trad._Cousin%2C_I_et_II.djvu.jpg)