Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/397

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces et à leur principe, que répond Platon ? C’est un fait incontestable que tous les hommes pensent que tout n’est pas arbitraire ; que tout n’est pas faux et vrai à-la-fois, juste ou injuste, mais qu’il y a du vrai et du faux, de la justice et de l’injustice, de la sagesse et de la folie, de la science et de l’ignorance. Or, une saine philosophie ne peut protester contre le sentiment universel ; car ce serait protester contre la nature humaine. Et avec quoi protesterait-on contre elle ? Avec elle-même. — Les adversaires écossais de Locke et de Hume ont-ils été au-delà ?

Il y a plus ; non-seulement le principe de Protagoras : La science est la sensation, détruit toute science ; mais le principe dont il émane, celui d’Héraclite, savoir, que toute chose est dans un mouvement perpétuel, détruit le principe même de Protagoras, qu’il semble fonder. En effet, tout mouvement est extérieur et intérieur à-