sensation se composant de plus et de moins, il suivrait, en appliquant ceci à tous les sens, que la science varierait, augmenterait ou diminuerait à chaque instant ; qu’elle serait soumise aux plus frivoles circonstances, et que le même homme, par le moindre changement de position, saurait ou ne saurait pas la même chose.
5o Il faudrait dire, en morale, dans la science du juste, que ce qui est juste, c’est ce qui paraît tel à chacun ; que la morale publique ou privée est toute relative ; qu’une loi est juste là où elle est établie, et tant qu’elle est établie, mais pas au-delà. Et dans la politique, dans la science de l’utile, si la science est la sensation, tout individu, en tant que sensible, est constitué juge absolu de l’utile en général, et la législation entière est soumise aux caprices de la sensibilité individuelle.
Ces conséquences, bien établies, accablent le principe de Protagoras. À ces conséquen-