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péenne le rang et l’autorité de principes. Or, ce qui a fait la gloire de Hume, c’est-à-dire la rigueur des conséquences et l’enchaînement de tout le système, on le rencontre déjà dans l’empirisme Ionien, tel qu’il est exposé dans le Théétète.

On peut dire, il est vrai, que cet empirisme doit beaucoup à Platon, et qu’en feignant de vouloir le défendre, Socrate l’explique avec plus de méthode, et en coordonne les diverses parties plus profondément peut-être que ne l’avaient fait Héraclite et Protagoras. Mais s’il en est ainsi, et l’on ne peut trop s’empêcher d’en convenir, il est d’autant plus curieux d’examiner comment Platon réfute ce qu’il a mis tant de soin à fortifier, et s’il a laissé beaucoup à faire à ceux qui combattent aujourd’hui le même système qu’il combattait il y a plus de deux mille ans.

Platon s’attache d’abord à établir que ce principe : La science est la sensation, dé-