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SUR LE PHÉDON.

Je ne puis me refuser au sens que présente d’abord τῶν τότε, les hommes de ce temps ; et comme ἄλλως est évidemment ici en opposition avec τῶν τότε, je ne puis entendre par καὶ ἄλλως φρονιμοτάτου…, que le plus sage des hommes d’un autre temps, omnium qui unquam fuerunt. Séparer τῶν de τότε, comme le veut Heindorf, me semble tout-à-fait inadmissible ; et j’avoue que sur cette seule raison, je rejette toute la leçon qu’il propose : πάντων (au lieu de τῶν qui est dans tous les Mss.), τότε ὡς (au lieu de ὧν) ἐπειράθημεν, ἀρίστου : le meilleur de tous les hommes, comme nous avons pu le voir dans cette circonstance ; et ce sens qu’il donne à τότε le force d’entendre ἄλλως per totam ejus vitam. Dans ce cas, j’aimerais mieux lire avec Buttman et Schleiermacher ἐκ τῶν τότε ὧν ἐπ. C’est le même sens avec moins de changement dans le texte. Mais, sans parler de l’inutilité de la formule emphatique, ὡς ἡμεῖς φαῖμεν ἄν, si l’on supprime πάντων (ἀρίστου), je ne sais trop s’il est fort régulier de lire sans aucun génitif ἀρίστου καὶ ἄλλως φρονιμοτάτου καὶ δικαιοτάτου. Ast néglige ἄλλος, et traduit : Tum optimi, tum justissimi et prudentissimi. Je ne puis croire qu’ἄλλως n’ait pas ici plus de force, et ne soit pas en rapport avec τότε.

FIN DU TOME PREMIER.