l’inexactitude de Dacier. Il traduit : s’il y a des êtres qui ne font pas composés, ils sont les seuls à qui cet accident ne convient point ; et ils ne sauraient être dissipés NATURELLEMENT. Je ne dis rien du dernier membre de phrase qui n’est pas dans le texte : mais le mot naturellement est une addition arbitraire, d’autant plus choquante, qu’elle pourrait conduire le lecteur à des idées tout-à-fait opposées à celles de Platon, par exemple la dissolution, par la volonté de Dieu, de ce qui est simple, c’est-à-dire indissoluble en soi. Eh bien, croirait-on que c’est précisément sur ce mot que Dacier fait la note suivante : « Il ajoute (Platon) ce mot NATURELLEMENT (qui n’est pas dans Platon), parce que ce qui ne peut être dissipé naturellement, peut l’être par la volonté de Dieu. »
Ce passage m’en rappelle un autre. « Parmi tous les raisonnemens humains, il faut choisir celui qui est le meilleur et admet le moins de difficultés, et, s’y embarquant comme sur une nacelle plus ou moins sûre, traverser ainsi la vie, à moins qu’on ne puisse trouver pour ce voyage un vaisseau plus solide, un raisonnement à toute épreuve. » P. 249. Raisonnement à toute épreuve, θείου λόγου (theiou logou). Wyttenbach a fait voir que θεῖος λόγος, θεῖον δόγμα (theios logos, theion dogma) a été employé cent fois pour un raisonnement incontestable. Platon veut dire qu’il faut prendre une raison telle quelle, si on n’en peut trouver une parfaite. Là-dessus, Dacier soupçonne