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SUR LE PHÉDON


Page 220. — J’ai besoin précisément de ce dont nous parlons, de me ressouvenir.

Αὐτὸ δὲ τοῦτο, ἔφη, δέομαι παθεῖν, περὶ οὗ ὁ λόγος, ἀναμνησθῆναι… (Bekker, p. 36.)

Simmias aurait bien pu dire : j’ai besoin de l’apprendre, mais comme Socrate prétend qu’apprendre, c’est se ressouvenir, Simmias s’exprime plus délicatement en disant : j’ai besoin de m’en ressouvenir, et même je m’en ressouviens déjà ; cependant tu ne feras pas mal de me le rappeler encore. Μαθεῖν est évidemment une glose explicative de la phrase entière. Or, si μαθεῖν est une glose, si παθεῖν, n’est dans aucun manuscrit, et si c’est une simple correction de μαθεῖν, il faut retrancher la correction de la glose, aussi bien que la glose elle-même, et je serais assez tenté de lire comme veut Ast, αὐτοῦ τούτου δέομαι, περί… Cependant, je suis loin de rejeter la leçon παθεῖν proposée par Heindorf, et adoptée par Bekker. C’est toujours le même sens et la même intention d’atticisme. En voulant conserver παθεῖν Fischer et Wyttenbach ont gâté ce passage.


Page 227. — Et si après avoir eu ces connaissances, nous ne venions pas à les oublier toutes les fois que nous entrons dans la vie, nous naîtrions avec la science, et nous la conserverions toute notre vie.