férable à la mort, quelles que soient les circonstances et les personnes, ce qui est bien singulier, les choses humaines n’étant point aussi absolues ; ou si l’on admet la plus légère restriction à ce principe, si pour certaines personnes, dans certaines circonstances, la mort est préférable à la vie, alors il est bien étrange qu’à ces personnes, dans ces circonstances, il ne soit pas permis de se procurer elles-mêmes les avantages de la mort, et qu’il leur faille attendre un bienfaiteur étranger. Socrate avait avancé qu’il ne faut pas se tuer. — Quoi ! jamais ! la vie est-elle donc toujours préférable à la mort ? ce serait bien absolu et fort extraordinaire ; tu n’oserais l’affirmer. Or, si la mort est quelquefois préférable à la vie, comment avancer qu’il n’est jamais permis de se tuer ? L’objection devait se présenter à l’esprit de Cébès, et il est naturel que Socrate la lui prête, et aille au-devant. Peu de commentateurs et de traducteurs ont entendu nettement cette phrase.
Tous les MSS. ont ἔστιν. Le MS. de Paris, ἔσται. Heindorf et Bekker introduisent cette leçon dans le