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SUR LE PHÉDON.

qui se soit élevé contre la prétendue inimitié de ces deux grands hommes. Ils différaient sans doute ; mais supposer qu’ils aient écrit pour se décrier, ou pour se distinguer l’un de l’autre, comme on l’a dit souvent, c’est une puérilité dont il n’existe aucune preuve.


Page 192. — Cultive les beaux-arts.

Μουσιϰὴν ποίει ϰϰαὶ ἐργάζου. (Bekker, p. 10.)

Si l’on traduit comme tout le monde, fais de la musique, il faut avouer qu’il est bien étrange que Socrate entende par là la philosophie, et, quand il se ravise, et veut prendre le mot dans le sens ordinaire, qu’il ne songe pas encore à la musique, mais à la poésie ; au lieu que dans l’interprétation que nous avons préférée, il est naturel que, lorsque le songe dit à Socrate : Cultive ton esprit, exerce-toi dans les beaux-arts, livre-toi à de nobles occupations, Socrate songe d’abord à la philosophie, qu’il regarde comme l’occupation la plus noble et plus spécialement encore à la poésie. Voyez dans le Criton, dans la République, dans les Rivaux, et partout, le contraste de Μουσικὴ et de Γυμναστιϰὴ, et consultez la note de Locella sur Xénophon d’Éphèse, p. 124. En général Μουσικὴ veut dire occupations distinguées, arts libéraux ; dans le détail il se prend pour la philosophie ou pour la poésie à-peu-près également, ou pour la musique propre-