Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.
349
SUR LE CRITON.


Ces leçons ont cela de commun, que toutes elles supposent deux raisonnemens, l’un que l’on vient de faire tout récemment, l’autre antérieur et auquel le dernier se rapporte. Mais quel est le raisonnement qui a précédé, et auquel se rapporte celui que Socrate vient de faire ? Voici le raisonnement ou plutôt l’ordre d’idées que Socrate vient de développer : Pour le corps et pour l’âme, quand un seul homme est juge compétent, il vaut mieux suivre les avis de ce seul homme que de tous les autres hommes ensemble. Cet ordre d’idées ne se rapporte à aucun autre ordre d’idées antérieurement parcouru ; et pour trouver celui-ci, je ne sais où il ne faudrait pas remonter dans le dialogue. Il est évident que Socrate veut dire que l’ordre d’idées établi précédemment subsiste encore, malgré cette objection, que le peuple a le pouvoir de tuer ; et comme τῷ ϰαὶ πρότερον semble au moins indiquer un autre raisonnement qui aurait précédé, je préfère lire avec Wolf, ὅμοιος εἶναι ϰαὶ πρότερον, est le même qu’auparavant. Priscien : ϰαὶ πρότερον ἀντὶ τοῦ οἷος ϰαὶ πρότερον. Le peuple tue, à la bonne heure, mais je n’en persiste pas moins dans ce que nous avons dit, qu’il est mauvais juge…. Remarquez que précédemment pour dire : Mes principes sont les mêmes, Platon se sert de l’expression ὅμοιοι φαίνονται, ce qui doit signifier apparemment la même chose. Et puis la phrase qui suit ἔτι μένει….. n’indi-