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NOTES

1. εἴσοδος τῆς δίκης εἰς τὸ δικαστήριον, ὡς εἰσῆλθεν… Faut-il conserver ou retrancher τῆς δίϰης... εἰς τὸ διϰαστήριον, et lire εἰσῆλθεν ou εἰσῆλθες ?

La vraie question est de savoir s’il s’agit de la comparution de Socrate lui-même devant le tribunal, ou seulement de son procès porté devant le tribunal, quand il aurait pu ne pas l’être. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une démarche personnelle de Socrate. D’abord, remarquez que Criton se plaint ici de choses arrivées par la faute des amis de Socrate autant que par celle de Socrate lui-même. Or, était-ce la faute des amis de Socrate, si celui-ci avait comparu au tribunal ? Ensuite, si Socrate n’eût pas comparu, en quoi aurait-il amélioré ses affaires ? il aurait été condamné par défaut. Voyez sur les δίϰαι ἡμέραι, Sam. Petit. in Leg. Att. 337. D’ailleurs, pour ne pas comparaître, il aurait fallu fuir, c’est-à-dire se condamner à l’exil, et cela pour prévenir un procès qui avait de grandes chances de succès, et dont l’issue la plus fâcheuse, s’il l’eût voulu, eût été l’exil, soit en acceptant la proposition de Criton, soit en s’exilant lui-même, puisque l’on avait toujours le choix à Athènes de s’exiler pendant le procès, comme le dit Criton plus bas : ἐξῆν σοὶ ἐν αὐτῇ τῇ δίϰῃ φυγῆς τιμήσασθαι. Voyez Taylor, Lect. Lysiac. J’incline plutôt à croire qu’il s’agit de la facilité qu’on aurait eue de s’arranger avec Anytus, de réconcilier Socrate avec ses