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SUR LE CRITON.
τῆς πράξεως, ϰαϰίᾳ τινὶ ϰαὶ ἀνανδρίᾳ τῇ ἡμετέρᾳ διαπεφευγέναι ἡμᾶς δοϰεῖν οἵτινές σε οὐχὶ ἐσώσαμεν οὐδὲ σὺ σαυτὸν, οἷόν τε ὂν ϰαὶ δυνατὸν, εἴτε ϰαὶ σμιϰρὸν ἡμῶν ὄφελος ἦν. (Bekker p. 148, 149.)

On a fait beaucoup de notes sur plusieurs parties de cette phrase, aucune sur l’ensemble et la construction de la phrase entière, qui pourtant en méritait bien une. Il s’agit de déterminer avec précision à quoi se rapporte δοκεῖν ἡμᾶς διαπεφευγέναι, sans quoi la phrase entière est de la plus grande obscurité. Je prie qu’on relise avec attention presque toutes les traductions, et l’on sera frappé de l’indécision du sens général. Je ne citerai que Wolf : Erubesco ne videatur quidquid tibi accidit per segnitiam quamdam nostram accidisse, statim primum deductio causœ in judicium, ut affuisti quum non adesse liceret ; tumn ipsa causœ actio ut instituta est ; denique hoc extremum velut jocularis rei exitus, socordia quadam et segnitia nostra elapsam nobis occasionem videri, qui te non servavimusVideri ne pouvant se rapporter à videatur qui précède et domine toute la phrase, ne paraît qu’une modification, un complément de extremum hoc, videri… qu’il faut entendre comme s’il y avait hoc extremum, scilicet videri. C’est ainsi que l’on comprend généralement cette phrase. Voici mes raisons pour ne pas admettre ce sens.