tous les traducteurs, Schleiermacher excepté, lesquels s’obstinant, contre toute raison logique et grammaticale, à prendre δαιμόνια substantivement, et à le traduire par divinités, font faire à Socrate le raisonnement suivant : Selon toi, j’admets des divinités, cela suppose que j’admets des démons ; or, si j’admets des démons, il s’ensuit que j’admets des dieux ou des enfans de dieux ; donc j’admets des dieux. Conclure des divinités, c’est-à-dire des dieux aux dieux, n’est pas difficile. Mais on contestait précisément à Socrate qu’il admît des dieux ou des divinités ; et dans sa croyance à quelque chose relatif aux démons, on voyait une preuve qu’il n’admettait pas de dieux. C’est donc de là que Socrate devait partir pour prouver qu’il n’était pas athée. On voit maintenant pourquoi plusieurs fois dans l’Apologie, j’ai traduit δαιμόνια par quelque chose de relatif aux démons ou même par l’inusité démoniaque pour avoir un adjectif qui conduisît naturellement à démons, et exprimât nettement le rapport et l’ordre de toutes les parties du raisonnement de Socrate.
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SUR L’APOLOGIE DE SOCRATE.
Page 89. — Cela serait tout aussi absurde que de croire qu’il y a des mulets nés de chevaux ou d’ânes, et qu’il n’y a ni ânes ni chevaux.
Ὁ μοίως γὰρ ἂν ἄτοπον εἴη. ὥσπερ ἂν εἴ τις ἵππων μὲν προῖδας