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SUR L’APOLOGIE DE SOCRATE.

les fragmens du Phaéton, et Walckenaer in reliquias Euripidis). Voilà pourquoi Socrate dit que l’on peut aller entendre au théâtre cette doctrine pour une drachme, qui était le maximum du prix des places si l’on en croit le Scholiaste de Lucien ad Timon., Harpocration et Suidas ad v. Θεωρικά ; et comme le chœur était la partie de la tragédie où le poète plaçait ordinairement les sentences et ses idées philosophiques (le morceau de l’Oreste cité plus haut appartient au chœur), et comme l’orchestre était la partie du théâtre où se tenait le chœur (Lexicon Photii ad v. Ὀρχήστρα, Socrate pour dire qu’on peut aller entendre débiter cette doctrine au théâtre pour une drachme, se sert de l’expression πρίασθαι δραχμῆς ἐϰ τῆς ὀρχήστρας, acheter pour une drachme de l’orchestre, et non pas avec tous les traducteurs français à l’orchestre, ou dans l’orchestre, ce qui transforme l’orchestre antique en une espèce de librairie, et semble faire croire que les livres y étaient étalés en vente, comme au foyer de nos théâtres modernes.

Pages 87, 88, 89. — Y a-t-il quelqu’un qui admette quelque chose relatif aux démons, et qui croie pourtant qu’il n’y a pas de démons ?

Ἔσθ’ ὅστις δαιμόνια μὲν νομίζει πράγματα εἶναι, δαίμονας δὲ οὐ νομίζει. (Bekker, p. 110.)