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SUR L’EUTHYPHRON.
lui être utile. Le maître doit chercher la route la meilleure, mais l’écolier doit aussi la chercher avec lui, et même avant lui. ξυμ… προ… θυμήσομαι δεῖξαι. Aussi Bekker a-t-il conservé δεῖξαι. Quant à δεῖξαι… ὅπως μὴ προαποκάμης, on conçoit très bien que si le maître prend une mauvaise route, il s’y embarrassera dans mille obstacles qui finiront par le décourager, tandis que s’il choisit la vraie, il la poursuivra avec courage et persévérance, et conduira l’élève au but. Ainsi, montrer à son maître comment on a besoin d’être instruit, c’est lui montrer comment il pourra nous mener au but, et ne pas nous laisser en chemin. Mais ici Bekker, frappé sans doute de l’objection de M. Schleiermacher, sépare διδάξης de καὶ μὴ προαποκάμης, de peur qu’on ne les rapporte au même verbe : au lieu de διδάξης, il lit διδάξαις avec un point en haut, puis il fait de καὶ μὴ προαποκάμης le commencement d’une phrase indépendante de la première (Bekker, p. 373). Je doute, malgré toute ma déférence pour le talent critique de M. Bekker, que ces changemens soient nécessaires et très heureux.