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aussi précipités dans le Tartare ; mais, après qu’ils y ont demeuré un an, le flot les rejette, et renvoie les homicides dans le Cocyte, et les parricides dans le Puriphlégéton, et ils sont ainsi entraînés près du lac Achérusiade. Là ils jettent de grands cris, et appellent ceux qu’ils ont tués et ceux contre lesquels ils ont commis des violences ; ils les supplient instamment de leur permettre de descendre dans le lac, et de les recevoir. S’ils les fléchissent, ils descendent et sont délivrés de leurs maux ; sinon, ils sont encore entraînés dans le Tartare, et de là de nouveau dans les autres fleuves, et cela continue jusqu’à ce qu’ils aient fléchi ceux qu’ils ont injustement traités ; car telle est la peine qui a été prononcée contre eux par les juges. Mais ceux qui sont reconnus avoir passé leur vie dans la sainteté, ceux-là sont délivrés de ces lieux terrestres, comme d’une prison, et s’en vont là-haut, dans l’habitation pure au-dessus de la terre. Ceux même qui ont été entièrement purifiés par la philosophie vivent tout-à-fait sans corps pendant tous les temps qui suivent, et vont dans des demeures encore plus belles que celles des autres ; il n’est pas facile de les décrire, et le peu de temps qui nous reste ne le permettrait pas. Mais ce que je viens de vous dire suffit, Simmias, pour nous con-