fleuve ; mais, après avoir fait le tour de la terre, il se jette aussi dans le Tartare, par l’endroit opposé au Puriphlégéton. Le nom de ce fleuve est le Cocyte, comme l’appellent les poètes.
Tel est le séjour des morts. Quand chacun d’eux est arrivé dans le lieu où le démon le conduit, on juge d’abord s’ils ont mené une vie sainte et juste. Ceux qui sont trouvés avoir vécu de manière qu’ils ne sont ni entièrement criminels, ni entièrement innocents, sont envoyés à l’Achéron ; ils s’embarquent sur des nacelles, et sont portés au lac Achérusiade, où ils habitent ; et, après avoir subi la peine des fautes qu’ils ont pu commettre, ils sont délivrés, et reçoivent la récompense de leurs bonnes actions, chacun selon son mérite. Ceux qui sont trouvés incurables, à cause de l’énormité de leurs fautes, qui ont commis d’odieux et nombreux sacrilèges, ou des meurtres contre la Justice et la Loi, ou d’autres crimes semblables, l’équitable destinée les précipite dans le Tartare, d’où ils ne sortent jamais. Mais ceux qui sont trouvés avoir commis des fautes expiables, quoique fort grandes, comme de s’être emportés à des violences contre leur père ou leur mère, ou d’avoir tué quelqu’un dans un accès de colère, et qui en ont fait pénitence toute leur vie, c’est une nécessité qu’ils soient