pompe. Lorsque les eaux abandonnent ces lieux et s’élancent vers les nôtres, elles les remplissent de la même manière, de là elles se rendent, à travers des conduits souterrains, vers les différens lieux de la terre, selon que le passage leur est frayé, et forment les mers, les lacs, les fleuves et les fontaines ; puis s’enfonçant de nouveau sous la terre, et parcourant des espaces, tantôt plus nombreux et plus longs, tantôt moindres et plus courts, elles se jettent dans le Tartare, les unes beaucoup plus bas, d’autres seulement un peu plus bas, mais toutes plus bas qu’elles n’en sont sorties. Les unes ressortent et retombent dans l’abîme précisément du côté opposé à leur issue ; quelques autres, du même côté : il en est aussi qui ont un cours tout-à-fait circulaire, et se replient une ou plusieurs fois autour de la terre comme des serpens, descendent le plus bas qu’elles peuvent, et se jettent de nouveau dans le Tartare. Elles peuvent descendre de part et d’autre jusqu’au milieu, mais pas au-delà ; car alors elles remonteraient : elles forment plusieurs courans fort grands ; mais il y en a quatre principaux, dont le plus grand, et qui coule le plus extérieurement tout autour, est celui qu’on appelle Océan. Celui qui lui fait face, et coule en sens contraire, est l’Achéron, qui, traversant des lieux dé-
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