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du pair : nous en sommes convenus ; mais qui empêche que l’impair venant à périr, le pair ne prenne sa place ? Je ne pourrais pas répondre à cette objection, que l’impair ne périt point, puisque l’impair n’est point impérissable. Mais si nous l’avions trouvé impérissable, nous pourrions soutenir aisément que le pair aurait beau survenir, l’impair et le trois se tireraient d’affaire, et nous soutiendrions la même chose du feu, du chaud et des autres choses semblables.

N’est-ce pas ?

Assurément, dit Cébès.

Et par conséquent, sur l’immortel dont il s’agit présentement, si nous convenons que tout ce qui est immortel est impérissable, il faut nécessairement que l’âme soit non-seulement immortelle ; mais absolument impérissable ; si nous n’en convenons pas, il faut chercher d’autres preuves.

Cela n’est pas nécessaire, dit Cébès ; car qui serait impérissable, si ce qui est immortel et éternel est sujet à périr ?

Que Dieu, reprit Socrate, que l’essence et l’idée de la vie, et s’il y a quelque autre chose encore d’immortel, que tout cela soit exempt de périr ; c’est ce que personne ne pourra nier.

Par Jupiter, tous les hommes en conviendront ; et les dieux bien plus encore, je pense.