questions ; et toi ne me fais pas des réponses qui soient identiques à mes demandes, mais des réponses différentes, ainsi que je vais t’en donner l’exemple. Outre la manière de répondre, dont nous avons parlé d’abord, et qui est sûre, ce que nous venons de dire m’en fait découvrir une autre, qui ne l’est pas moins. Si tu me demandais ce qui dans le corps fait qu’il est chaud, je ne te ferai pas cette réponse à-la-fois très sûre et très ignorante, que c’est la chaleur ; mais de tout ce que nous venons de dire, je tirerai une réponse plus savante, et je te dirai que c’est le feu ; et si tu me demandes ce qui fait que le corps est malade, je ne te répondrai pas que c’est la maladie, mais la fièvre ; et si tu me demandes ce qui fait le nombre impair, je ne te répondrai pas l’imparité, mais l’unité, et ainsi du reste. Vois si tu as entendu suffisamment ce que je veux ?
Je t’ai parfaitement entendu.
Réponds-moi donc continua-t-il. Qui fait que le corps est vivant ?
C’est l’âme.
Et en est-il toujours ainsi ?
Comment en serait-il autrement, dit Cébès.
L’âme apporte donc avec elle la vie partout où elle entre ?
Cela est certain.