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Ne serait-ce pas celles, ô Cébès, qui, quelle que soit la chose dans laquelle elles se trouvent, la forcent non-seulement à retenir l’idée qui lui est essentielle, mais encore à repousser toute autre idée contraire à celle-là.

Comment dis-tu ?

Ce que nous disions tout-à-l’heure : tu comprends que tout ce où se trouvera l’idée de trois, non-seulement doit nécessairement demeurer trois, mais aussi demeurer impair.

Qui en doute ?

Eh bien, je dis que dans une chose telle que celle-là il ne peut jamais entrer d’idée contraire à celle qui la constitue.

Non, jamais.

Or, ce qui la constitue, n’est-ce pas l’impair ?

Oui.

Et l’idée contraire à l’idée de l’impair, n’est-ce pas celle du pair ?

Oui.

L’idée du pair ne se trouve donc jamais dans le trois ?

Non, sans doute.

Le trois est donc incapable du pair ?

Incapable.

Car le trois est impair.

Assurément.

Voilà donc ce que nous voulions déterminer,