retirer ou périr ? car il est impossible qu’après avoir reçu le froid il soit encore feu, comme il était, et qu’il soit froid.
Fort bien, dit-il.
Telle est donc, reprit Socrate, la nature de quelques-unes de ces choses, que non-seulement la même idée garde toujours le même nom, mais que ce nom sert aussi pour d’autres choses, qui ne sont pas ce qu’elle est elle-même, mais qui en ont la forme, tant qu’elles existent. Des exemples éclairciront ce que je dis : L’impair doit toujours avoir le même nom, n’est-ce pas ?
Oui, sans doute.
Or, je te demande, est-ce la seule chose qui ait ce nom ? ou y a-t-il quelque autre chose qui ne soit pas l’impair, et que cependant il faille désigner du même nom, parce qu’elle est d’une nature à n’être jamais sans l’impair ? comme, par exemple, le nombre trois et plusieurs autres : arrêtons-nous sur celui-là. Ne trouves-tu pas que le nombre trois doit être toujours appelé de son nom, et en même temps du nom d’impair, quoique l’impair ne soit pas la même chose que le nombre trois ? Cependant telle est la nature de ce nombre, de celui de cinq, et de toute la moitié des nombres, que quoique chacun d’eux ne soit pas ce qu’est l’impair, il est pourtant toujours impair. Il en est de même du