Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’une et l’autre. En disant cela, il regardait Cébès ; et il lui demanda : Eh bien ! l’objection qu’on vient de faire ne t’a-t-elle pas troublée ?

Non, dit Cébès, je ne suis pas si faible, sans vouloir toutefois assurer que rien ne soit désormais capable de me troubler.

Nous sommes donc bien d’accord, continua Socrate, et sans aucune restriction, que jamais un contraire ne peut devenir son propre contraire à lui-même.

Cela est vrai, dit Cébès.

Vois encore si tu conviendras de ceci : Y a-t-il quelque chose que tu appelles le chaud, quelque chose que tu appelles le froid ?

Assurément.

La même chose que la neige et le feu ?

Non, par Jupiter.

Le chaud est donc quelque autre chose que le feu, et le froid quelque autre chose que la neige ?

Oui, certes.

Mais tu conviendras, je pense, que, d’après ce que nous disions tout-à-l’heure, la neige, quand elle a reçu le chaud, ne peut rester neige, comme elle était, et être chaude, mais il faut ou qu’elle se retire à l’approche du chaud, ou qu’elle périsse.

Il n’y a pas de doute.

Et le feu aussi, à l’approche du froid, doit se