ques-uns le prétendent[1], que se forment les êtres animés ; si c’est le sang qui nous fait penser[2], ou l’air[3], ou le feu[4] ; ou si ce n’est aucune de ces choses ; mais seulement le cerveau[5] qui produit en nous toutes nos sensations, celles de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, qui engendre, à leur tour, la mémoire et l’imagination, lesquelles, reposées, engendrent enfin la science. Je réfléchissais aussi à la corruption de toutes ces choses, aux changemens qui surviennent dans les cieux et sur la terre ; et à la fin, je me trouvai plus malhabile à toutes ces recherches qu’on le puisse être. Je vais t’en donner une preuve bien sensible : c’est que cette belle étude m’a rendu si aveugle dans les choses mêmes que je savais auparavant avec le plus d’évidence, comme cela me paraissait du moins à moi et aux autres, que j’ai désappris tout ce que je croyais savoir sur plusieurs points, comme sur celui-ci, par exemple : d’où
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