à-peu-près tout ce que tu dis, Cébès, et je le répète exprès fort souvent, afin que rien ne nous échappe, et que tu puisses encore y ajouter ou y retrancher, si tu le veux.
Pour l’heure, répondit Cébès, je n’ai rien à ajouter ni à retrancher ; et c’est bien là ce que je veux dire.
Socrate alors garda quelque temps le silence, comme pour se recueillir en lui-même. En vérité, Cébès, dit-il, tu ne demandes pas là une petite chose ; car ; pour l’expliquer, il faut traiter toute la question de la naissance et de la mort. Si tu le veux donc, je te raconterai ce qui m’est arrivé à moi-même sur cette matière ; et, si ce que je te dirai te semble pouvoir servir en quelque chose à la conviction que tu cherches, tu pourras en faire usage.
Je le veux de tout mon cœur, dit Simmias.
Écoute-moi donc. Pendant ma jeunesse, il est incroyable quel désir j’avais de connaître cette science, qu’on appelle la physique. Je trouvais quelque chose de sublime à savoir les causes de chaque chose, ce qui la fait naître, ce qui la fait mourir, ce qui la fait être ; et je me suis souvent tourmenté de mille manières, cherchant en moi-même si c’est du froid et du chaud, dans l’état de corruption, comme quel-