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ni avec Homère, ce poète divin, ni avec nous-mêmes ?

Il en convint.

Très bien, reprit Socrate. Il me semble que nous avons assez, bien apaisé cette harmonie thébaine ; mais ce Cadmus[1], Cébès, comment l’apaiserons-nous, et avec quel discours ?

Je suis sûr que tu le trouveras, répondit Cébès : pour celui que tu viens de faire contre l’harmonie, il est étonnant à quel point il a surpassé mon attente ; car, pendant que Simmias te proposais ses doutes, je ne concevais pas qu’on pût lui répondre, et j’ai été tout-à-fait surpris, quand d’abord j’ai vu qu’il ne soutenait pas seulement ta première attaque. Je ne serais donc nullement surpris que Cadmus ait le même sort.

Mon cher Cébès, reprit Socrate, ne me vante pas trop, de peur que l’envie ne détruise d’avance ce que j’ai à dire ; mais c’est ce qui est entre les mains de Dieu. Pour nous, en nous joignant de près, comme dit Homère[2], essayons si ton objection résiste à l’épreuve. Ce

  1. Comparaison indirecte de Simmias et de Cébès, tous deux Thébains, avec les deux fondateur de Thèbes, Harmonie et Cadmus.
  2. Iliade, liv. IV, v. 496.