et maintenant j’y persiste plus que dans tout autre principe.
Je suis de même, dit Simmias ; et je serais bien étonné si je changeais jamais de sentiment.
Il faut pourtant bien, mon cher hôte thébain, que tu en changes, reprit Socrate, si tu persistes dans cette opinion, que l’harmonie est une chose composée, et que l’âme est une espèce d’harmonie qui résulte de l’accord des qualités corporelles ; car tu ne t’en croirais pas toi-même, si tu disais que l’harmonie existe avant les choses dont elle se compose nécessairement. Cela te satisferait-il ?
Non, sans doute, Socrate, répondit-il.
T’aperçois-tu, reprit Socrate, que c’est là pourtant ce que tu dis, quand, après avoir avoué que l’âme existe avant que d’entrer dans la forme et le corps de l’homme, tu prétends qu’elle est composée de choses qui n’existent pas encore ? Car l’harmonie ne ressemble pas à l’âme, à laquelle tu la compares ; mais, d’abord, sont la lyre et les cordes, et les sons encore discordans ; l’harmonie ne vient qu’après tout le reste, et périt la première. Comment ces deux propositions s’accordent-elles ensemble ?
Elles ne s’accordent guère, dit Simmias.
Cependant, reprit Socrate, si un discours