réunir à ce qui lui est semblable et conforme à sa nature et sera délivrée des maux de l’humanité. Avec un tel régime, ô Simmias, ô Cébès, et après l’avoir suivi fidèlement, il n’y a pas de raison pour craindre qu’à la sortie du corps, elle s’envole emportée par les vents, se dissipe et cesse d’être.
[84c] Après que Socrate eut ainsi parlé, il se fit un long silence. Socrate paraissait tout occupé de ce qu’il venait de dire ; nous l’étions aussi pour la plupart, et Cébès et Simmias parlaient un peu ensemble. Enfin, Socrate les apercevant : De quoi parlez-vous ? leur dit-il ; ne vous paraît-il point manquer quelque chose à mes preuves ? Car il me semble qu’elles donnent lieu à beaucoup de doutes et d’objections, si on vient à les examiner en détail. Si vous parlez d’autre chose, je n’ai rien à dire ; mais si c’est sur cela que vous avez des doutes, ne faites pas difficulté de prendre la parole à votre tour, [84d] et d’exposer franchement votre opinion, si la mienne ne vous satisfait pas ; et associez-moi à votre recherche, si vous croyez en venir plus facilement à bout avec moi.
Je te dirai la vérité, Socrate, répondit Simmias. Il y a long-temps que chacun de nous deux a des doutes, et pousse l’autre pour qu’il te les propose, car nous désirerions bien t’en-