mains, et qu’il en résultera des hommes de bien.
Cela est probable.
Mais pour arriver au rang des dieux, que celui qui n’a pas philosophé et qui n’est pas sorti tout-à-fait [82c] pur de cette vie, ne s’en flatte pas ; non, cela n’est donné qu’au philosophe. C’est pourquoi, Simmias et Cébès, le véritable philosophe s’abstient de toutes les passions du corps, leur résiste, et ne se laisse pas entraîner par elles ; et cela, bien qu’il ne craigne ni la perte de sa fortune et la pauvreté, comme les hommes vulgaires et ceux qui aiment l’argent, ni le déshonneur et la mauvaise réputation, comme ceux qui aiment la gloire et les dignités.
Il ne conviendrait pas de faire autrement, repartit Cébès.
[82d] Non, sans doute, continua Socrate : aussi ceux qui prennent quelque intérêt à leur âme, et qui ne vivent pas pour flatter le corps, ne tiennent pas le même chemin que les autres qui ne savent où ils vont ; mais persuadés qu’il ne faut rien faire qui soit contraire à la philosophie, à l’affranchissement et à la purification qu’elle opère, ils s’abandonnent à sa conduite, et la suivent partout où elle veut les mener.
Comment, Socrate ?
La philosophie recevant l’âme liée véritablement [82e] et pour ainsi dire collée au corps et forcée