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Nous n’y manquerons pas, Socrate ; mais reprenons le discours [78b] que nous avons quitté, si tu le veux bien.

Comment donc ! très volontiers, Cébès.

À merveille, Socrate.

Ce que nous devons nous demander d’abord à nous-mêmes, reprit Socrate, c’est qui se dissout, pour quel ordre de choses nous devons craindre cet accident, et pour quel ordre de choses cet accident n’est pas à craindre. Ensuite il faut examiner auquel de ces deux ordres appartient notre âme ; et sur cela, craindre ou espérer pour elle.

Cela est très vrai.

[78c] Ne semble-t-il pas que c’est aux choses qui sont en composition et qui sont composées de leur nature, qu’il appartient de se résoudre dans les mêmes parties dont elles se composent, et que s’il y a des êtres qui ne soient pas composés, ils sont les seuls que cet accident ne peut atteindre ?

Cela me paraît très certain, dit Cébès.

Les choses qui sont toujours les mêmes et dans le même état, n’y a-t-il pas bien de l’apparence qu’elles ne sont pas composées ? Et celles qui changent toujours et ne sont jamais les mêmes, ne paraissent-elles pas composées nécessairement ?