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Non, assurément.

Ils ne font donc que se ressouvenir de ce qu’ils ont appris jadis ?

Il le faut bien.

Et en quel temps nos âmes ont-elles donc appris ces connaissances ? car ce n’est pas depuis que nous sommes nés.

Non, certainement.

C’est donc avant ce temps-là.

Sans doute.

Et par conséquent, Simmias, nos âmes existaient auparavant, avant qu’elles parussent sous cette forme humaine ; elles existaient sans enveloppe corporelle : dans cet état, elles savaient.

À moins que nous ne disions, Socrate, que nous avons acquis toutes ces connaissances en naissant ; car voilà le seul temps qui nous reste.

[76d] Bien ! mon cher ; mais en quel autre temps les avons-nous perdues ? Car nous ne les avons plus aujourd’hui, comme nous venons d’en convenir. Les avons-nous perdues dans le même temps que nous les avons apprises ? ou peux-tu marquer un autre temps ?

Non, Socrate, et je ne m’apercevais pas que ce que je disais ne signifie rien.

Il faut donc tenir pour constant, Simmias, que si toutes ces choses, que nous avons toujours dans la bouche, existent véritablement, je