cence ? Quand je dis d’une certaine manière, c’est par exemple, lorsqu’un homme en voyant ou en entendant quelque chose, ou en l’apercevant par quelque autre sens, n’acquiert pas seulement l’idée de la chose aperçue, mais en même temps pense à une autre chose dont la connaissance est pour lui d’un tout autre genre que la première, ne disons-nous pas avec raison que cet homme se ressouvient de la chose à laquelle il a pensé [73d] occasionnellement ?
Comment dis-tu ?
Je dis, par exemple, qu’autre est la connaissance d’un homme, et autre la connaissance d’une lyre.
Sans contredit.
Eh bien ! continua Socrate, ne sais-tu pas ce qui arrive aux amans quand ils voient une lyre, un vêtement, ou quelque autre chose dont l’objet de leur amour a coutume de se servir ? C’est qu’en prenant connaissance de cette lyre, ils se forment dans la pensée l’image de celui auquel cette lyre a appartenu. Voilà bien ce qu’on appelle réminiscence, comme il est arrivé souvent qu’en voyant Simmias, on s’est ressouvenu de Cébès. Je pourrais citer une foule d’autres exemples.
Rien de plus ordinaire, dit Simmias.
[73e] Admettrons-nous donc, reprit Socrate, que