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puisqu’il y a deux contraires, n’y a-t-il pas une double opération intermédiaire qui les fait passer de l’un à l’autre ?

Comment non ?

Pour moi, repartit Socrate, je vais vous dire la combinaison des deux contraires le sommeil et la veille, et la double opération qui les convertit l’un dans l’autre, et toi, tu m’expliqueras l’autre combinaison. Je dis donc, quant au sommeil et à la veille, que du sommeil naît la veille, et de la veille le sommeil ; [71d] et que ce qui mène de la veille au sommeil, c’est l’assoupissement, et du sommeil à la veille, c’est le réveil. Cela n’est-il pas assez clair ?

Très clair.

Dis-nous donc de ton côté la combinaison de la vie et de la mort. Ne dis-tu pas que la mort est le contraire de la vie ?

Oui.

Et qu’elles naissent l’une de l’autre ?

Sans doute.

Qui naît donc de la vie ?

La mort.

Et qui naît de la mort ?

Il faut nécessairement avouer que c’est la vie.

C’est donc de ce qui est mort que naît tout ce qui vit, choses et hommes.

[71e] Il paraît certain.