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par rapport aux hommes, il faut aussi l’examiner par rapport aux animaux, aux plantes et à tout ce qui naît : car on verra par là [70e] que toutes les choses naissent de la même manière, c’est-à-dire de leurs contraires, lorsqu’elles en ont, comme le beau a pour contraire le laid, le juste a pour contraire l’injuste, et ainsi de mille autres choses. Voyons donc si c’est une nécessité absolue que les choses, qui ont leur contraire, ne naissent que de ce contraire, comme, par exemple, s’il faut de toute nécessité quand une chose devient plus grande, qu’elle fût auparavant plus petite, pour acquérir ensuite cette grandeur.

Sans doute.

Et quand elle devient plus petite, s’il faut qu’elle fût plus grande [71a] auparavant, pour diminuer ensuite.

Évidemment.

Tout de même, le plus fort vient du plus faible, le plus vite du plus lent.

C’est une vérité sensible.

Et, quoi ! reprît Socrate, quand une chose devient plus mauvaise, n’est-ce pas de ce qu’elle était meilleure, et quand elle devient plus juste, n’est-ce pas de ce qu’elle était moins juste ?

Sans difficulté, Socrate.

Ainsi donc, Cébès, que toutes les choses viennent de leurs contraires, voilà qui est suffisamment prouvé.