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et la tempérance, la justice, la force et la sagesse elle-même sont des purifications. Et il y a bien de l’apparence que ceux qui ont établi les initiations n’étaient pas des hommes ordinaires, mais des génies supérieurs qui, dès les premiers temps, ont voulu nous enseigner que celui qui arrivera dans l’autre monde sans être initié et purifié, demeurera dans la fange ; mais que celui qui y arrivera après avoir accompli les expiations sera reçu parmi les dieux[1]. Or, disent ceux qui président aux initiations : Beaucoup prennent le thyrse, [69d] mais peu sont inspirés par le dieu[2] ; et ceux-là ne sont à mon avis, que ceux qui ont bien philosophé. Je n’ai rien oublié pour être de ce nombre, et j’ai travaillé toute ma vie à y parvenir. Si tous mes efforts n’ont pas été inutiles et si j’y ai réussi, c’est ce que j’espère savoir dans un moment, s’il plaît à Dieu. Voilà, Simmias et Cébès, ce que j’avais à vous dire pour me justifier auprès de vous, de ce que je ne m’afflige pas [69e] de vous quitter

  1. Maxime Orphique (Olympiod ad Phœdon. Fragm. Orphei ; Hermann, 509. — Voyez aussi l’Hymne à Cérès, v. 485).
  2. Vers Orphique (Olymp. ad Phaedon). Clément d’Alexandrie, pag. 315 et 554, qui cite cette sentence, la rapproche de celle de saint Matthieu : Beaucoup d’appelés, peu d’élus.