merce avec le corps, elle s’attache directement à ce qui est, pour le connaître ?
Parfaitement bien dit.
N’est-ce pas alors que l’âme du philosophe [65d] méprise le corps, qu’elle le fuit, et cherche à être seule avec elle-même ?
Il me semble.
Poursuivons, Simmias. Dirons-nous que la justice est quelque chose ou qu’elle n’est rien ?
Nous le dirons assurément.
N’en dirons-nous pas autant du bien et du beau ?
Sans doute.
Mais les as-tu jamais vus ?
Non, dit-il.
Ou les as-tu saisis par quelque autre sens corporel ? Et je ne parle pas seulement du juste, du bien et du beau, mais de la grandeur, de la santé, de la force, en un mot de l’essence de toutes choses, c’est-à-dire de ce qu’elles [65e] sont en elles-mêmes ? Est-ce par le moyen du corps qu’on atteint ce qu’elles ont de plus réel, ou ne pénètre-t-on pas d’autant plus avant dans ce qu’on veut connaître, qu’on y pense davantage et avec plus de rigueur ?
Cela ne peut être contesté.
Eh bien ! y a-t-il rien de plus rigoureux que de penser avec la pensée toute seule, dégagée