niers momens, et Socrate mourut-il privé de ses amis ?
Non ; plusieurs de ses amis étaient présens, et même en assez grand nombre.
Prends donc la peine de me raconter tout cela dans le plus grand détail ; à moins que tu n’aies quelque affaire pressante.
Point du tout, je suis de loisir, et je vais essayer de te satisfaire : aussi bien n’y a-t-il jamais pour moi de plus grand plaisir que de me rappeler Socrate, ou en en parlant moi-même, ou en écoutant les autres en parler.
Et c’est aussi, Phédon, la disposition que tu trouveras dans tes auditeurs ; ainsi tâche, autant qu’il te sera possible, de ne rien oublier.
Véritablement, ce spectacle fit sur moi une impression extraordinaire. Je n’éprouvai pas la pitié qu’il était naturel que j’éprouvasse en assistant à la mort d’un ami ; au contraire, Échécrate, il me semblait heureux, à le voir et à l’entendre, tant il mourut avec assurance et dignité ; et je pensais qu’il ne quittait ce monde que sous la protection des dieux qui lui desti-