vérité, ce serait une philosophie bien hautaine que celle qui défendrait au sage, à l’heure suprême d’invoquer ces traditions vénérables, et d’essayer de s’enchanter lui-même de la foi de ses semblables et des espérances du genre humain. Ce n’est pas là du moins la philosophie de Socrate. Trop éclairé pour accepter sans réserve les allégories populaires qu’il raconte à ses amis, il est trop indulgent aussi pour les repousser avec rigueur ; et l’on voit tout au plus errer sur les lèvres du bon et spirituel vieillard ce demi-sourire qui trahit le scepticisme sans montrer le dédain.
Mais quelles sont ces allégories, d’où viennent-elles, et quelles idées positives est-il possible d’entrevoir sous leur voile symbolique ? Pour connaître la mythologie du Phédon, il faut la lire dans l’original : on n’extrait pas des allégories. Quant à leur origine, incontestablement elle est étrangère. Platon lui-même déclare qu’il n’est pas