Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.

monstrations précédentes, et à charmer le cœur et l’imagination, après que l’intelligence est satisfaite.

La philosophie démontre qu’il y a dans l’homme un principe qui ne peut périr. Mais que ce principe reparaisse dans un autre monde avec le même ordre de facultés et les mêmes lois qu’il avait dans celui-ci ; qu’il y porte les conséquences des bonnes et des mauvaises actions qu’il a pu commettre ; que l’homme vertueux y converse avec l’homme vertueux, que le méchant y souffre avec le méchant, c’est là une probabilité sublime qui échappe peut-être à la rigueur de la démonstration, mais qu’autorisent et consacrent et le vœu secret du cœur, et l’assentiment universel des peuples. Elles ne sont pas d’hier, elles ne s’éteindront pas demain, ces naïves et nobles croyances qu’un indestructible besoin produit, répand, perpétue parmi les hommes, comme un héritage sacré ; et, en