des bases de cette théorie fameuse, pourrait en admettre toutes les applications, surtout celles qui se rapportent au détail des nombres ; mais on ne peut s’empêcher de remarquer, en passant, que la théorie de Platon a cela de propre et d’excellent parmi les théories idéalistes, qu’elle ne s’arrête pas à la qualité logique des idées et qu’elle va jusqu’à leur essence réelle. Les idées de Platon ne sont pas seulement des directions pour la pensée, comme les catégories d’Arioste et de Kant, ce sont des élémens intégrans de la réalité. Principes et causes tout ensemble, elles planent à-la-fois sur l’humanité et sur la nature, et réunissent en elles le principium essendi et le principium cognoscendi, si mal-à-propos divisés par la scholastique, comme si l’essence de l’être pouvait être destituée d’intelligence, ou que l’intelligence ne fût pas aussi de l’existence, et l’existence à-la-fois la plus puissante et la plus pure !
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