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d’essence propre, et n’existent réellement que dans les élémens qui les constituent, tandis que l’âme sait et sent qu’elle a une existence à soi. Enfin la force de toute composition est dans l’accord le plus intime de ses composans ; la force de l’âme au contraire est de se séparer violemment de plusieurs de ses prétendus élémens, et de leur faire la guerre. L’âme n’est donc ni une collection, ni un résultat, ni une relation, c’est une unité individuelle, subsistante par elle-même.

VIII. Mais cette unité individuelle qui peut survivre au corps, puisqu’elle le précède et s’en distingue, ne peut-elle pas avoir aussi sa fin ? Qui assure qu’après avoir ainsi animé plusieurs organisations corporelles, le principe intellectuel ne s’épuise pas à la longue dans le renouvellement successif de ses formes ? et comme pendant la durée d’une de ses formes il n’y a pas mémoire des formes précédentes, qui sait si la forme