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tient attachée à sa substance, moins elle participe au temps et au changement. Le temps et le changement n’ont de prise sur elle, que lorsque, abdiquant la liberté qui la constitue, elle se laisse déchoir de sa propre nature, et s’abandonne au trouble et à l’agitation des affections dépravées, au flux et au reflux des choses qui passent. L’âme est donc simple dans son essence ; elle est donc indissoluble et immortelle.

VII. Mais si l’âme n’était qu’un être collectif, un résultat, une relation, l’harmonie d’une lyre ! l’harmonie aussi ne semble-t-elle pas quelque chose de simple, d’invisible, de fixe, et pourtant elle se dissipe quand la lyre et les cordes sont brisées ! Non, l’âme qui préexiste substantiellement à son apparition sous cette forme corporelle, l’âme ne peut être la collection, le résultat, la relation, l’harmonie de parties qu’elle précède. D’ailleurs une collection, un résultat, un rapport n’ont pas