ment avec lui la contradiction, l’erreur, le vice, la misère. La fonction de la philosophie est de chercher à tarir, autant qu’il est en elle, cette source fatale, d’élever peu-à-peu la créature humaine à la vérité, à la vertu, à la paix, à l’unité, par la liberté, en lui enseignant à s’affranchir des besoins du corps. Or, cet affranchissement porté à un certain degré, c’est la mort, la mort n’étant que la séparation du corps et de l’âme. Le philosophe opère en lui la mort dans le triomphe de la liberté sur les sens, et c’est précisément quand il meurt ainsi qu’il est plus en possession de la vie ; et le phénomène de la mort sensible, loin d’être un obstacle, est un pas à l’indépendance et à l’immortalité de l’âme.
IV. Les contraires naissent des contraires : la mort, de la vie ; et la vie, de la mort. L’existence est un cercle actif et fécond dont les extrémités opposées reviennent sur elles-mêmes, rentrent sans cesse les