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rieure dont il se distingue, et rendu à lui-même, se réunit au principe éternel et universel dont il émane. Mais alors que devient-il ? Retient-il la conscience de lui-même ? Peut-il connaître encore le plaisir et la peine ? Soutient-il des rapports avec les autres principes semblables à lui ? enfin quelle destinée lui est réservée ? C’est là un autre problème qu’on ne peut guère résoudre affirmativement d’une manière absolue, et sur lequel la philosophie est à-peu-près réduite à la probabilité. En effet, si le principe intellectuel, pris substantiellement, est à l’abri de la mort, il ne s’ensuit pas que le moi, qui n’est pas la substance et qui n’en est peut-être qu’une forme sublime, participe aussi de son immortalité ; et la raison, dans ses recherches les plus profondes, dans ses intuitions les plus vives et les plus intimes, peut bien nous faire connaître l’essence du principe qui nous constitue et sa forme actuelle,