partiens[1], était justement de tour au Prytanée, lorsque, contre toutes les lois, vous vous opiniâtrâtes à faire simultanément[2] le procès aux dix généraux qui avaient négligé d’ensevelir les corps de ceux qui avaient péri au combat naval des Arginuses[3] ; injustice que vous reconnûtes, et dont vous vous repentîtes dans la suite. En cette occasion, je fus le seul des prytanes qui osai m’opposer à la violation des lois, et voter contre vous. Malgré les orateurs qui se préparaient à me dénoncer, malgré vos menaces et vos cris, j’aimai mieux courir ce danger avec [32c] la loi et la justice, que de consentir avec vous à une si grande iniquité, par la crainte des chaînes ou de la mort[4]. Ce fait eut lieu pendant que le gouvernement démocratique subsistait encore. Quand vint l’oligarchie, les Trente me mandèrent moi cinquième au Tholos[5] et me donnèrent
- ↑ Socrate était du bourg d’Alopèce, qui faisait partie de la tribu Antiochide.
- ↑ Il y avait une loi qui ordonnait de faire à chaque accusé son procès séparément. Euryptolème la rapporte dans sa défense des généraux (Xénoph. Hist. Gr., liv. I).
- ↑ Combat où les dix généraux athéniens remportèrent la victoire sur Callicratidès, général lacédémonien.
- ↑ Xénoph., Hist. Gr., liv. I.
- ↑ Édifice circulaire et voûté où les prytanes prenaient leurs repas en commun. On l’appelait aussi Prytanée, Πρυτανεῖον, parce qu’il servait de magasin pour les grains, Πορῶν ταμεῖον (Timée le grammairien).