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dépend la conservation de notre être et de notre vie ?

Oui.

Le second besoin est celui du logement ; le troisième celui du vêtement et de tout ce qui s’y rapporte.

Il est vrai.

Mais comment l’État fournira-t-il à tous ces besoins ? ne faudra-t-il pas pour cela que l’un soit laboureur, un autre architecte, un autre tisserand ? Ajouterons-nous encore un cordonnier ou quelque autre artisan semblable ?

Il le faut bien.

Tout État est donc essentiellement composé de quatre ou cinq personnes.

[369e] Cela est évident.

Mais quoi ! faut-il que chacun fasse le métier qui lui est propre pour tous les autres ? que le laboureur, par exemple, prépare à manger pour quatre et y mette par conséquent quatre fois plus de temps et de peine, ou vaudrait-il mieux que, sans s’embarrasser des autres, et travaillant pour lui seul, [370a] il employât la quatrième partie du temps à préparer sa nourriture, et les trois autres parties à se bâtir une maison, à se faire des habits et des souliers ?

Peut-être, Socrate, le premier procédé serait-il plus commode.