lyriques que des comiques, parce que cette querelle est ici appelée ancienne, παλαῖα ; mais cette querelle pouvait être ancienne pour Platon et venir pourtant des comiques. En effet, les Nuées qui doivent avoir été précédées de pièces du même genre, sont, comme on sait, de vingt-cinq ans avant la mort de Socrate ; et de la mort de Socrate à la République il y a près de cinςuante ans, si l'on admet le calcul ordinaire que Platon avait trente ans à la mort de Socrate, et environ quatre-vingts quand il mourut, corrigeant encore la République. D'ailleurs Schneider a raison contre Schleiermacher, quand il se refuse à reconnaître dans le second fragment un mot de philosophe, peut-être d'Héraclite, dirigé contre un poète. D'abord cette conjecture de Schleiermacher est une pure hypothèse. Ensuite le sens général exige que ce soit ici un fragment et une invective de poète, afin que la poésie paraisse dans son tort, qu'il soit prouvé qu'elle a commencé les hostilités, et que la première elle a plus vivement attaqué la philosophie que Platon ne fait ici la poésie. La philosophie ne fait donc que répondre à des attaques, ce qui l'excuse. L'esprit de tout ce morceau est manqué si l'on suppose que Platon fait aussi mention de satires philosophiques ; et puis, les philosophes raisonnent et n'invectivent pas. On ne conçoit pas non plus comment μέγας ἐν κενεαγοριαῖσι s'appliquerait à un
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